Fanfic : Les femmes sauvages.

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Balarehir
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Enregistré le : 08 avr. 2009, 15:00

Fanfic : Les femmes sauvages.

Message par Balarehir »

Le vent soufflait régulièrement et avec force en ce début d’automne dans le Midland. Sur la plaine la poussière se soulevait en nappes, s’infiltrant de partout. Les récoltes ayant été rentrées, la terre ne trouvait que peu de végétation pour être retenue et fixée.
Ce n’était pas agréable de voyager dans ces conditions, et personne de censé ne semblait s’être aventuré dehors. Seule une silhouette humaine, incongrue, se découpait dans l’immensité monotone et quasi monochrome de ce paysage de fin du monde. Il avait dû lui falloir des raisons impérieuses, voire une question de vie ou de mort, pour se déplacer au milieu de ce vent de sable.
Ce marcheur était immense, avec une carrure impressionnante. Cet effet était renforcé par une grande cape noire qui battait contre ses flancs et qu’il essayait de maintenir plaqué sur lui. Quand elle se soulevait, on pouvait s’apercevoir que le reste de son habillement était de la même couleur. On aurait pu le prendre pour un spectre maléfique, n’était son visage qui se découpait dans cette masse sombre. Sa figure était recouverte d’une capuche et masquée par une bande de tissu protégeant ses voies respiratoires. Il n’avait plus qu’un seul œil de valide mais quelqu’un l’ayant regardé n’aurait pu l’oublier. Il y aurait lu une morne résignation, une indicible lassitude et une souffrance voilée.
Son pas d’ailleurs était lourd, plein de la fatigue d’une journée passée à remonter le vent. Son équipement avait du aussi y jouer une part car il semblait vêtu d’une armure de plaques renforcée, noire comme le reste. Une saute de vent souleva sa cape, révélant son membre supérieur gauche sectionné au bras mais prolongé par une main d’acier articulée. Une protubérance saillait de son dos et se terminait par une garde d’épée. Etant donné l’encombrement, cette arme devait atteindre des proportions considérables, surtout si et quand elle était maniée par son propriétaire.
Un petit toussotement aigu, fluet, provint de l’homme. Un mouvement vers son épaule gauche indiqua la source de ce bruit. Un petit être aux cheveux bleus, muni d’une paire d’ailes translucides, sortit la tête de sous la cape pour examiner les alentours.
- Kof… Kof… Quel sale temps, râla-t-il ! Si ça continue comme ça, on va s’amuser ce soir, avec ce vent qui brouille la vue en un instant. On aurait du rester là où l’on s’est arrêté la nuit dernière.
- Tu es encore là, microbe ? maugréa l’homme, les lèvres et les dents serrées pour ne pas avaler de sable. J’espérais me débarrasser de toi avec cette tempête. Il ne me semble d’ailleurs pas que je t’ai permis de te servir de moi comme monture.
- Allons, allons, tu n’allais quand même pas partir tout seul sans moi ? Un elfe aussi bourré de talents que moi t’évitera bien des ennuis !
- Ou pas…
- N’empêche que je ne comprends pas ta hâte. Un jour ou deux de perdu, cela n’a pas d’importance. Tu n’es pas attendu là où tu vas.
- La ferme, il y a trop de poussières dans le vent pour discuter.
- Surtout, continua l’elfe en ignorant sa remarque, que les informations que tu as récoltées sont loin d’être évidentes. Un seigneur dans un Royaume du Sud, qui est maître d’une horde de créatures contrefaites, et qui rançonne les voyageurs de passage et torture son peuple, cela donne plutôt l’air d’une fable que de la réalité. En plus le marchand de qui tu l’as obtenu ne le tenait pas de première main, mais d’un collègue étranger qui avait un ami qui a traversé le fief de ce noble maléfique. Je sais bien que nous avons l’habitude des événements extraordinaires mais là tes sources…
Une rafale particulièrement chargée en particules le fit taire quelques secondes. Il releva la tête pour s’apercevoir que ce souffle ne semblait pas vouloir finir et que même il paraissait vouloir se mettre à tourner en spirale autour d’eux. Le vent se mit à hululer de plus en plus fort pour former une sorte de syllabe continue… Oooooooooh !
L’elfe tourna sa tête un instant vers l’homme et s’aperçut qu’une cicatrice que celui-ci portait sur la nuque, non encore refermée, ayant la forme de trois lignes s’entrecroisant pour former un motif régulier, s’était couverte de sang.
- Guts, cria-t-il !
- Je sais !
La physionomie de l’homme venait de changer du tout au tout. Une étincelle de rage s’était mise à flamboyer dans son œil valide et ses lèvres s’étaient étirées en un sourire prédateur. Son corps qui paraissait recru de fatigue venait de retrouver de l’énergie et de la souplesse.
Il posa la sacoche qu’il portait en bandoulière sur l’épaule droite, prit la poignée de l’arme dans son dos et dégagea une épée phénoménale, gigantesque de par ses dimensions, plus grande même que les sabres de cavalerie utilisés contre les chevaux. Il posa son épée sur son épaule et attendit d’un air faussement nonchalant la suite des événements.
Oooooooooooooh !!!
Le vent forma un grand cercle autour de Guts, charriant une importante quantité de terre qui empêchait les rayons du soleil de passer, formant une zone de pénombre.
Des volutes d’air se séparèrent de la trombe, emmenant avec elle des bandes d’étoffes, et se mirent à tourner sur elles-mêmes, formant ainsi une vague silhouette humaine, et regroupant les lanières en forme de turban.
Ooooooffffffhhhh !!!
La terre se mit à remuer comme si une armée de taupes s’apprêtait à sortir de terre, mais ce fut des mains squelettiques, des crânes et des os qui firent surface.
Ooooooofraaaaaande !!!
De toutes les mâchoires et des mini-tornades sortirent ce râle monstrueux, ce cri de ralliement dément propre à glacer le sang.
- Ca leur suffisait pas de nous courir sur le haricot la nuit, voilà qu’ils remettent le couvert en plein midi, commenta Guts. Allez, venez les affreux, je vais vous faire une belle offrande d’acier !
- Offrande ! Offrande !
Les os se regroupèrent en squelettes, bien souvent équipés d’armes et de pièces d’armurerie rouillées. Ils s’avancèrent vers l’homme, comme attirés par un appel impérieux, par l’étincelle de vie qui brûlait en lui.
Soudain Guts chargea, rapide comme l’éclair, et lança son épée en un vaste mouvement circulaire. Les créatures en face de lui n’eurent même pas l’esquisse d’un mouvement d’esquive ou de parade et furent balayées, les os broyés en mille morceaux. Il se retourna pour faire face aux assaillants venant de derrière, mais ceux-ci avaient marqués un temps d’arrêt, comme en une vague hésitation.
Des mains surgirent alors du sol et enserrèrent les pieds de Guts, donnant le signal à la ruée des monstres. Le guerrier noir planta son épée dans le sol et profita de cet appui pour se dégager de l’emprise ennemie et se catapulter au-delà des squelettes. Il se remit aussitôt en garde et contre-attaqua. En quelques passes il se débarrassa de la soldatesque ossue.
Seules restaient les colonnes de forme humaine. Guts s’approcha de l’une d’elles mais, sortant de la trombe, une muraille d’air se précipita vers lui. Il esquiva de justesse en se reculant, pas assez vite pour qu’un morceau de sa cape ne soit traversé par cette lame de vent, coupant net le tissu.
- Attention Guts, l’avertit l’elfe, ces créatures doivent être d’anciens prêtres qui maîtrisaient la magie.
- Des curetons parmi les esprits maléfiques, cela ne me surprend pas vraiment.
- Ils doivent venir de l’Est. Je crois qu’on appelle leur peuple Kushan. Leurs mages sont dit-on très puissants.
Le guerrier se déplaça pour ne pas constituer une cible facile et afin de regarder de tous côtés. D’autres rafales tranchantes furent envoyées mais Guts, bien centré dans la trombe, put les éviter.
Le vent se mit alors à mugir en un son plus grave, plus profond.
- Je n’aime pas ça, commenta l’elfe. Ils sont…
Guts se précipita vers une des formes kushane. Une lame d’air fonça sur lui, légèrement de biais. Il se glissa sous son arme et l’utilisa comme bouclier protecteur, dérapant en direction de son ennemi. L’acier résista à l’attaque et l’homme redéploya son épée pour porter un coup tranchant au milieu de la forme mouvante qui lui faisait face. Celle-ci sembla s’accrocher au métal mais finit par se déliter.
Les yeux du guerrier étaient déjà ailleurs. Une autre rafale sifflait vers lui. Il se détendit pour l’éviter et dans le même mouvement porta une botte contre un autre esprit, le partageant net en deux. Il se repositionna ensuite vers le centre.
Sans prendre le temps de souffler, il repartit à l’assaut. Provenant du trou laissé dans le cercle des mages une lame d’air horizontale sortit de la trombe et essaya de le cueillir à l’abdomen. Profitant de son élan, Guts donna un puissant coup de pied au sol, lançant son corps à l’horizontal, ne semblant former qu’un avec son épée pointée devant lui, chair et métal mêlés en une parfaite arme destructrice. La muraille d’air passa sous lui et il alla retomber devant l’esprit éthéré, lui assénant un coup dans la foulée.
Il se recula pour se remettre encore en position mais aucune autre attaque ne vint. La trombe avait fini de gronder et était agitée de soubresauts. La terre commença à se redéposer et le soleil se mit à poindre au travers du cercle. Les mages ne semblaient plus être assez puissants pour maintenir leurs créations et au moment où celle-ci se dispersa, ils furent de même éparpillés à tout va.
Guts rangea sa lame et se mit à se brosser nonchalamment ses habits de la poussière accumulée, comme s’il ne venait pas de combattre de terribles ennemis.
- Ils manquaient un peu de répondant, commenta-t-il. Que du vent…
Puis, avec un sourire narquois, il récupéra sa sacoche et reprit sa route
:wink: Le post que j'ai formulé ci-dessus, et la signature ci-présente, même s'ils peuvent contenir de l'ironie, ne sont pas destinés à blesser un chat ou autre posteur pur et innocent. :wink:

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